Jérusalem: le transfert de l'ambassade américaine cristallise les tensions
Entretien réalisé par Xavier Sartre
Lors de deux coups de fil dans l’après-midi d'hier, Donald Trump avait averti le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le roi de Jordanie, Abdallah, de sa volonté de déménager la représentation diplomatique américaine. Or, un tel transfert revientde fait à reconnaitre Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël, ce qui serait inacceptable pour l’ensemble des pays arabes et pour nombre des alliés des États-Unis, notamment les Européens.
Donald Trump n’a jamais fait mystère de son intention sur cette question délicate, ayant répété lors de sa campagne électorale en 2016 qu’il entendrait appliquer la loi de 1995 transférant l’ambassade américaine à Jérusalem ; l’application de loi a toujours été repoussée de six mois en six mois depuis son adoption.
La plupart de ses interlocuteurs l’avaient cependant mis en garde contre les conséquences d’une telle option.
Mahmoud Abbas, tout d’abord, lui a expliqué «les conséquences dangereuses d’une telle décision sur le processus de paix, la sécurité et la stabilité dans la région et dans le monde». Le Hamas a estimé que «toutes les lignes rouges» étaient franchies. La Turquie, dans la matinée de mardi, avait employé la même expression, avertissant qu’en cas de transfert de l’ambassade américaine, Ankara romprait ses relations diplomatiques avec Israël.
Interrogé par Xavier Sartre, Vincent Lemire, historien, enseignant à l’université Paris Est Marne-la-Vallée et directeur du projet européen Open Jerusalem, revient sur les derniers développements de cette affaire et sur les conséquences que pourrait avoir le transfert de l’ambassade des États-Unis.
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