Le Yémen au bord du gouffre
Entretien de Manuella Affejee
La nouvelle de la mort de l’ancien président du Yémen Ali Abdallah Saleh a d’abord été annoncée sur les ondes de la radio tenue par les houthis. Les réseaux sociaux ont ensuite bruissé de rumeurs, véhiculant des photos et vidéos présentant le corps sans vie de l’ancien président. La confirmation de sa mort est finalement venue d’une dirigeante de son ancien parti, le Congrès populaire général (CPG)
Saleh, chassé du pouvoir en 2012 dans le sillage des printemps arabes, avait contracté une alliance de circonstance avec les houthis, ces tribus chiites qu’il avait lui-même combattu, durant sa présidence. Cette alliance fragile de 3 ans, qui lui avait permis de reprendre Sanaa, s’est désagrégée pour de bon la semaine dernière. De violents combats ont alors opposé rebelles houthis et partisans de l’ancien président. Et samedi, Saleh, en une spectaculaire volte-face, avait proposé à l’Arabie saoudite de «tourner la page», en échange de la levée du blocus imposé à la population, un véritable acte de trahison pour les houthis, qui se sont aujourd’hui vengés de leur ancien allié.
La mort de l’ancien président Saleh marque, quoi qu’il en soit, un tournant majeur dans la guerre au Yémen et vient redistribuer les cartes dans un jeu d’alliances et d’oppositions complexes. Manuella Affejee a recueilli l’analyse de Franck Mermier, chercheur au CNRS, spécialiste du Yémen.
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