Les conséquences de la guerre anti-drogue aux Philippines
Manuella Affejee - Cité du Vatican
13 000 morts : c’est le bilan approximatif de la guerre anti-drogue lancée il y a un peu plus d’un an par le président philippin. Rodrigo Duterte avait promis d’abattre le narcotrafic dans l’archipel, sans économie de moyens ; depuis son élection, en mai 2016, forces de police et escadrons de la mort ont donc le champ libre pour traquer les trafiquants et consommateurs présumés, et les tuer en cas de résistance.
Exécutions extrajudiciaires, bavures policières, familles endeuillées, prisons surpeuplées : ce sont les réalités quotidiennes vécues à Manille, la capitale philippine, et que dénoncent sans relâche les associations de défense des droits de l’homme, pour qui cette répression s’apparente plus à une «campagne d’assassinat des plus pauvres».
L’Eglise catholique, prudente dans un premier temps, s’est également dressée contre la sanglante guerre menée par le président justicier. Plusieurs campagnes symboliques de sensibilisation à la valeur et à la dignité de chaque vie humaine sont par exemple menées dans l’archipel, sans parler des diverses prises de paroles d’évêques ou de responsables de communautés.
Le père Mathieu Dauchez est un prêtre Français rattaché au diocèse de Manille, président de la fondation ANAK-Tnk (Tulay ng kabataan), qui agit depuis bientôt 20 ans auprès des enfants des rues de Manille. Il revient avec nous sur les conséquences visibles de cette guerre anti-drogue, et sur la mobilisation de l’Eglise dans le pays :
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