Afrine, une bataille stratégique pour la Turquie
Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican
Depuis le 20 janvier 2018, le président turc Recep Tayyip Erdogan mène une offensive militaire sur le canton d’Afrine, dans le nord ouest de la Syrie, occupé partiellement par la communauté kurde. L’opération militaire, intitulée «rameau d’olivier», vise les Unités de protection du peuple (YPG), des kurdes syriens en lien avec le PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), ennemi de Recep Tayyip Erdogan.
Les affrontements quotidiens ont fait, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 110 morts dans les deux camps, ainsi que 38 civils, tués pour la plupart dans des bombardements turcs.
Éviter une nouvelle enclave kurde à la frontière turque
Malgré les appels au calme de la communauté internationale, le président turc a annoncé vouloir élargir l’opération «rameau d’olivier» sur la ville de Manbij pour y déloger les combattants kurdes. «L'armée turque et l'Armée syrienne libre reprennent le contrôle d'Afrine pas à pas (...) Cette opération va se poursuivre jusqu'à l'élimination du dernier membre de cette organisation terroriste», a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Ankara le 24 janvier. Mais selon des responsables américains, cette offensive risque de nuire à la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique. À Manbij, forces américaines et kurdes coopèrent pour éliminer les terroristes de Daesh.
Pour Ali Kazancigil, politologue et co-directeur de la revue géopolitique Anatolie, Afrine représente une région stratégique. Si les membres de l’YPG parviennent à l’occuper totalement, cela créerait une nouvelle enclave kurde à proximité de la frontière turque.
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