Grèce-Macédoine: vers la fin d'une querelle sémantique ?
Manuella Affejee - Cité du Vatican
Jusqu’en 1991, l’appellation de «Macédoine» n’avait jamais posé problème, l’Etat balkanique faisant partie de la République fédérale socialiste de Yougoslavie. Mais avec son accession à l’indépendance, le petit Etat n’a plus caché ses revendications sur l’héritage plurimillénaire porté par cette région: celui d’Alexandre le Grand et de son père Philippe II, dont les Grecs affirment être les dépositaires. Athènes suspecte d’ailleurs Skopje de nourrir, de manière sous-jacente, des ambitions territoriales sur tout le nord de la Grèce, qui porte aussi le nom de Macédoine, et qui se flatte d’être le berceau historique du royaume antique d’Alexandre.
Une querelle ancienne
Cette pomme de discorde a empoisonné durant 27 ans les relations entre les deux voisins, la Grèce s’employant à entraver la reconnaissance de la Macédoine, ainsi que son adhésion à l’Union européenne ou à l’OTAN.
Ces dernières semaines pourtant, les gouvernements grec et macédonien ont émis la volonté de résoudre leur différend. La Grèce a montré des signes d’ouverture, tandis que la Macédoine a accepté, symboliquement, de débaptiser l’aéroport international de Skopje «Alexandre le Grand», ainsi que l’autoroute portant le même nom, et qui s’appelle désormais «autoroute de l’amitié».
Mais cette décision commune suscite de vives oppositions, tant en Grèce qu’en Macédoine. Des milliers de personnes ont manifesté à Athènes et en Thessalonique la semaine dernière contre l’appellation «Macédoine». Preuve que cette apparente querelle sémantique recèle d’autres enjeux.
L’éclairage de Goran Sekulovski, enseignant à l’INALCO en géographie de l’espace yougoslave.
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