L’Afrique du Sud tourne la page Jacob Zuma
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
A 65 ans, Cyril Ramaphosa aura réussi son pari de déboulonner la statue de Jacob Zuma dont le maintien au pouvoir paralysait tout le pays. Seize heures après la démission forcée de Jacob Zuma, cet ancien syndicaliste devenu millionnaire a été élu président. Mais les défis sont nombreux pour le président Ramaphosa, à commencer par faire le ménage à l’ANC, la première force politique du pays, où les fractures sont multiples. Certains de ses cadres sont en effet eux aussi soupçonnés de corruption. «Le même groupe de personnes qui défendent et protègent la corruption seront au pouvoir» s’est d’ailleurs inquiété un des responsables de l’opposition en Afrique du Sud qui appelle à une dissolution du parlement.
Si l’ancien président est dans la ligne de mire de la justice, son inculpation risque de prendre du temps explique un analyste politique sud-africain, soulignant que Zuma est encore très influent au sein de l’ANC. S’il veut garder le calme dans ses rangs, l’ANC va devoir le ménager relève-t-il. Les élections de l’an prochain en Afrique du Sud seront donc un test majeur pour Ramaphosa et son parti. Ses décisions seront scrutées de près par la population sud-africaine qui est fatiguée des longues années de scandales. Lui qui a promis de lutter contre la corruption et relancer l’économie du pays n’a pas le droit à l’erreur.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici