Nouveau test démocratique au Timor Oriental
Entretien réalisé par Joris Bolomey - Cité du Vatican
Le président Francisco Guterres rappelle les Timorais aux urnes. Le 26 janvier dernier, de son palais présidentiel à Dili, la capitale, Francisco Guterres, connu sous son nom de guérilléro Lu-Olo, a dissous le Parlement et appelé à de nouvelles élections législatives afin de mettre fin à l'impasse politique.
Sans majorité absolue dans l'hémicycle, impossible pour les 65 députés timorais de s'entendre en octobre dernier sur un programme de gouvernement et en décembre sur un budget 2018. L'assemblée, issue du scrutin du 22 juillet 2017, est surtout divisée entre le Front révolutionnaire pour l'indépendance du Timor Oriental, dit Fretilin, le parti du président Lu-Olu et du premier ministre Mari Alkatiri, qui dispose de 23 siège, et le CNRT, le Congrès National de Reconstruction Timoraise, parti du premier président timorais et héro de l'indépendance définitive du pays en 2002, Xanana Gusmão, avec 22 siège. Une différence de 0,2% des suffrages. La coalition de 30 députés que le Fretilin a réussi à former avec le Parti Démocrate ne lui a pas permis de l'emporter sur l'opposition.
Ce pays de plus d'un 1,2 million d'habitants, devenu indépendant en 2002, après quatre siècles de colonisation portugaise et vingt-cinq années d'occupation indonésienne brutale, avait connu des violences 2006 et l'ONU était intervenue jusqu'en décembre 2012 pour stabiliser le pays. Mais les risques sont désormais tout autre pour cette démocratie, dont la priorité est d'entrer dans la lucrative Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) selon Frédéric Durand. Il est professeur de géographie à l'université Toulouse II Jean Jaurès, et spécialiste de ce «petit pays» à 95% catholique.
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