Dérèglement climatique: la moitié des espèces menacées
Marine Henriot - Cité du Vatican
Réalisée par le WWF et des chercheurs des universités d’East Anglia au Royaume-Uni et James-Cook en Australie, cette étude est la plus importante jamais produite, et les résultats sont alarmants. De Madagascar à l'Amazonie et jusque dans les Grandes plaines américaines, le dérèglement climatique pourrait menacer entre un quart et la moitié des espèces d'ici 2080 dans 33 régions du monde parmi les plus riches en biodiversité. A +4,5°C de réchauffement par rapport à la Révolution industrielle, situation qui se dessine si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites dès maintenant, 48% des espèces seraient susceptibles de disparaître au niveau local.
Capacité d’adaptation
Partout, le climat vient s'ajouter aux menaces pesant déjà sur la faune et la flore: urbanisation, perte d'habitats, braconnage, agriculture non soutenable… Les plantes sont d’abord plus affectées que les animaux, parce qu’elles sont plus lentes à évoluer et à s’adapter. Mais en retour, cela pourra nuire aux animaux qui en dépendent.
Les animaux eux ne bénéficient pas non plus tous de la même capacité d’adaptation. Les reptiles et les amphibiens sont dit «moins mobiles» et risquent de disparaître avant les oiseaux ou les mammifères. C’est de cette capacité à évoluer et à se déplacer que dépend la survie de nombreuses espèces, de cette capacité à rejoindre leur climat de prédilection. Mais à l’heure où l’urbanisation est galopante, certaines espèces risquent d’être bloquées par des villes.
Le pire scénario révélé dans ce rapport est celui du sud-ouest de l’Australie où localement 80% des espèces sont menacées d’extinction.
Le respect des accords de Paris sur le climat
Mais ce risque d’extinction serait divisé par deux si la hausse de la température moyenne était contenue à +2°C, limite fixée dans l'accord de Paris adopté en 2015 sous l'égide de l'ONU, note cette analyse publiée par la revue Climatic Change. Avec une température qui augmente de 2°C, un quart des espèces de ces régions les plus riches en diversité serait tout de même menacé.
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