L'empoisonnement d'un ancien espion russe créé des tensions entre le Royaume-Uni et la Russie
Marine Henriot - Cité du Vatican
La Première ministre britannique Theresa May a donné un ultimatum à la Russie, qui a jusqu’à ce mardi soir pour répondre aux accusations des Britanniques. «Il est très probable que la Russie soit responsable» de l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Youlia, a déclaré la dirigeante devant le Parlement britannique.
L’ancien espion russe a été empoisonné le 4 mars dans la petite ville de Salisbury dans le sud de l’Angleterre, dans des conditions dignes d’un thriller de la guerre froide. Serguei Skripal, 66 ans, et sa fille Youlia, 33 ans ont été découverts sur un banc dans la rue le dimanche soir. Les deux victimes se trouvaient dans un état critique mais stable, ils sont aujourd’hui toujours en soins intensifs. Un policier, a également été victime de l’agent innervant, il est conscient, dans un état «grave mais stable», selon les autorités.
Une mort lente par asphyxie
Les trois personnes ont en fait été victimes des agents "Novichok", un poison plus dangereux que le sarin précisent les spécialistes, et très difficile à identifier. Les agents "Novichok" provoquent un ralentissement du rythme cardiaque et un compression des voies respiratoires, conduisant à la mort par asphyxie. Dans la ville de Salisbury, 40 000 habitants, la contamination a été constatée dans le restaurant Zizzi et dans le Mill Pub, où se sont rendus Sergueï et sa fille. Une semaine plus tard, dimanche 11 mars, lorsque les résultats ont été publiés, les autorités sanitaires britanniques ont appelé la clientèle du restaurant et du pub à laver leurs vêtements pour éviter la propagation.
Pour la Première ministre britannique, cela ne fait aucun doute le poison, utilisé est de «qualité militaire», mis au point par la Russie. C’est ce qu’elle a annoncé ce lundi devant les membres du Parlement, précisant que cette «attaque aveugle et imprudente» s’inscrivait dans un contexte «bien établi d’agressions menées par l’État russe», mentionnant l’annexion «illégale de la Crimée».
Un numéro de cirque
La Russie a immédiatement réagi en dénonçant une «provocation», «un numéro de cirque devant le parlement britannique». Vladimir Poutine, en pleine campagne électorale, a balayé ces accusations d'un revers de la main en demandant aux Britanniques de tirer les choses au clair. C’est justement ce que fait le Royaume-Uni, le comité Cobra -réunion interministérielle convoquée en cas d’urgence dans le pays- se réunit ce matin afin de faire le point sur l’enquête.
Réaction des alliés
Washington a logiquement apporté son soutien à son allié: les États-Unis font «toute confiance à l'enquête britannique selon laquelle la Russie est probablement responsable de l'attaque», a déclaré le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson.
Au cours d'un entretien téléphonique avec Theresa May, le président français Emmanuel Macron a fait part de sa «solidarité avec le Royaume-Uni», affirme Downing Street, selon qui les deux dirigeants ont convenu d'«agir de concert avec les alliés» pour répondre au «comportement agressif de la Russie».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici