En Inde, un hôpital catholique attaqué
Manuella Affejee (avec agences)- Cité du Vatican
Les faits se sont déroulés le 12 mars dernier, à Ujjain, dans le centre du sous-continent indien. Une foule en colère d’une soixantaine de personnes a tenté de détruire à coups de bulldozers le mur d’enceinte du Pushpa Mission Hospital. Cette importante structure médicale, d’une capacité de 200 lits, est placée sous l’autorité du diocèse syro-malabar d’Ujjain. Les religieuses qui officient au service de l’hôpital ont tenté de s’interposer avant d’être physiquement menacées et prises à partie. Les assaillants ont endommagé des conduites d’eau ainsi qu’un transformateur électrique. Dans un communiqué, la conférence épiscopale indienne (CBCI) a fermement dénoncé cette attaque, déplorant l’absence totale de réaction et d'implication de la police locale.
L’ombre du nationalisme hindou
Il semblerait que les assaillants aient agi à l’instigation d’un potentat local ; Gagan Singh, assistant personnel d’un député, revendique en effet la propriété du terrain où l’hôpital a construit son mur d’enceinte. L’affaire, portée devant la justice, est toujours en cours. Mais les dernières décisions rendues par la Haute cour de l’Etat s’étaient montrées favorables à la structure hospitalière catholique. De l’avis des chrétiens d’Ujjain, Gagan Singh, déçu, aurait alors décidé d’envoyer des émeutiers, avec le soutien de l’administration.
Le député local est membre du BJP, le parti nationaliste hindou au pouvoir, dont est issu l’actuel Premier ministre, Narendra Modi. La formation politique recèle en son sein des groupuscules radicaux, hostiles au pluralisme religieux, et porteurs d’un nationalisme virulent. L’Etat du Madyah Pradesh a récemment été le théâtre de plusieurs actes anti-chrétiens. Pour les évêques de la région, interrogés par l’agence Ucanews, ces attaques terroristes participent d’une campagne d’intimidation à l’encontre des minorités religieuses, notamment des chrétiens, en s’attaquant à leurs biens, leurs intérêts et leurs structures. Cet état de fait suscite une vive inquiétude au sein des communautés locales.
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