Vers une dénucléarisation et une paix permanente en Corée
Joris Bolomey, avec agences - Cité du Vatican
Tout sourire et marchant main dans la main de part et d’autre du 38ème parallèle, sous les crépitements des photographes et les applaudissements, les deux présidents coréens, Kim Jong-un et Moon Jae-in, ont multiplié les symboles et marques d'amitié vendredi 27 avril. Kim Jong-un, qui est le premier leader nord-coréen à fouler le sol, au sud, depuis la guerre de Corée (1950-1953), s'est dit «submergé par l'émotion» après avoir franchi la bordure de béton de quelques centimères de haut qui figure la démarcation dans le village de Panmunjom, où fut signé l'armistice le 27 juillet 1953, qui a établi un cessez-le-feu sans déboucher sur un traité de paix.
Dans la déclaration commune dite «Déclaration de Panmunjom», signée à la fin de leur sommet historique, les deux dirigeants s'engagent à organiser des dialogues multilatéraux visant à signer un traité de paix avant la fin de l’année, à apaiser les tensions militaires et à coopérer pour la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne.
Autres initiatives symboliquement fortes, les deux présidents se sont entendus pour organiser des réunions des familles séparées par la guerre de Corée, dès le 15 août prochain, et pour établir un bureau de liaison permanent afin de faciliter la communication bilatérale. Le président sud-coréen devrait également se rendre prochainement à Pyongyang, la capitale du Nord, pour une visite officielle.
Ces derniers mois, Pyongyang et Séoul ont intensifié les signes de détente, depuis que Kim Jong-un a annoncé le 1er janvier dernier, à la surprise générale, la participation de son pays aux jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang, au Sud. Il y a notamment la décision de Kim Jong-un de mettre fin au programme d’essais nucléaires et balistiques ainsi que la fermeture du site d'essais nucléaires de Punggye-ri, au nord du pays.
Revenu sur la scène internationale grâce à sa diplomatie de l'atome, l’objectif du leader nord-coréen est désormais le développement interne du pays. Et les besoins sont grands dans une société longtemps subordonnée aux impératifs sécuritaires et stratégiques de la dynastie des Kim.
Le temps des menaces apocalyptiques et des insultes personelles semble révolu entre Kim Jong-un et son homologue américain Donald Trump. «Après une année folle de lancements de missiles et de tests nucléaires, une rencontre historique entre la Corée du Nord et la Corée du Sud a lieu. Des choses positives se passent mais seul le temps permettra de juger!», a tweeté le président américain, qui a estimé que les Américains devraient être «fiers» de l'évolution de la situation sur la péninsule coréenne.
Ce sommet intercoréen est le précurseur d'un face-à-face très attendu entre Kim Jong-un et le président américain Donald Trump, espérait d’ici juin.
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