Dans l’enfer du Yémen, "les familles nous tendent leurs enfants"
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
«Jamais je n’avais été confronté à ce type de situation», les propos du reporter Franck Genauzeau sont clairs. Revenu de reportage au Yémen pour France Télévisions, il décrit une population «parmi les plus oubliées dans ces temps de guerre». «Des mères, des pères de famille nous tendent leurs enfants en disant “faites quelque chose”», raconte le journaliste, après une visite dans un camp de déplacés où aucun médecin ne s’est rendu depuis trois semaines. Sur place, familles et enfants souffrent de rougeole, varicelle, choléra et diphtérie.
En guerre depuis près de quatre ans, le Yémen vit actuellement la pire crise humanitaire au monde. Depuis début 2015 et la fuite du président Mansour Hadi d'Aden, dans le sud du pays, le Yémen est plongé dans des violences inter-confessionnelles et des attaques terroristes.
Huit millions de Yéménites menacés de famine
Mais le conflit n’est pas seulement yéménite. Depuis mars 2015, une coalition de plusieurs pays arabes, menée par l’Arabie Saoudite lance de nombreuses frappes aériennes contre les rebelles houthis, soutenus par l’adversaire historique de Riyad, l’Iran.
Aujourd’hui, les civils, les premières victimes, manquent de tout et n’ont que peu d’accès aux aides humanitaires, faute d’évacuation et de couloirs humanitaires. En décembre 2017, les Nations unies partageaient un nouveau chiffre effarant : plus de huit millions de personnes sont à deux doigts de la famine.
Le Yémen, pays de 27 millions d’habitants, comptant 10 000 morts et deux millions de déplacés à cause de la guerre est un pays fermé, opaque.
Après un an de négociations, le journaliste de France Télévisions, Franck Genauzeau, a pu s’y rendre exceptionnellement, il nous raconte l’enfer du Yémen.
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