Des frappes aériennes en Syrie pour détruire l’arsenal d’armes chimiques
Marine Henriot - Cité du Vatican
«J'ai ordonné aux forces armées des États-Unis de lancer des frappes de précision sur des cibles associées aux capacités du dictateur syrien Bachar al-Assad en matière d'armes chimiques», c’est ainsi que Donald Trump a annoncé les frappes aériennes en Syrie, dans la nuit de vendredi à samedi 14 avril. Une opération militaire combinée avec la France et le Royaume-Uni, visant le «principal centre de recherche» à Damas et «deux centres de production du programme clandestin chimique» du régime syrien, dans la région de Homs dans le centre du pays, a affirmé au petit matin la ministre française des Armées, Florence Parly.
«C'est la capacité de développer, de mettre au point et de produire des armes chimiques qui est atteinte», a-t-elle ajouté au cours d'une déclaration au palais de l'Elysée. «Le but est simple: empêcher le régime de faire à nouveau usage d'armes chimiques», a-t-elle dit. Si la ligne des trois alliés occidentaux est claire, la lutte contre les armes chimiques, l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme parle aussi d’une frappe sur les locaux de la garde républicaine de Bachar al-Assad.
Nouveau chapitre dans une guerre enlisée ?
Il était 1 heure cette nuit à Damas lorsque les frappes ont réveillé les Syriens, marquant une nouvelle étape dans cette guerre qui ravage le pays depuis 7 ans. Selon Moscou, plus de cent missiles auraient été tirés. Cette opération militaire, la première conjointe des trois alliés occidentaux en Syrie, a pris soin d’éviter les bases russes dans le pays. Le ministère russe de la défense a effet annoncé dans la matinée qu’aucun raid n’avait eu lieu près de ses bases de Tartous et Hmeimim.
Après une nuit de frappes, les réactions sont nombreuses. A la télévision syrienne, les médias d’État dénoncent en boucle une «violation flagrante» du droit international, le gouvernement dénonce une «agression barbare et brutale». La Russie, soutien fidèle de Damas, a dénoncé une «agression terroriste», alors que la Syrie avait «une chance d’avoir un avenir pacifique».
Ce samedi matin, le monde est divisé en deux camps, ceux qui approuvent l’opération militaire, comme le Canada, Israël et la Turquie, et ceux comme l’Iran et l’Équateur qui parlent d'une agression sur les «frères syriens». L’ONU, quant à elle, appelle «à faire preuve de retenue pour éviter une escalade et d’aggraver la souffrance du peuple syrien».
Appel du Pape à la paix en Syrie
Dimanche 8 avril, dans sa prière du Regina Coeli, avant de prononcer sa bénédiction finale sur une place Saint-Pierre ensoleillée, le Pape François avait de nouveaux appelé à la paix en Syrie. «Des nouvelles terribles des bombardements nous parviennent de la Syrie. Elles évoquent des dizaines de victimes, dont beaucoup de femmes et d'enfants, [...] tant de personnes frappées par les effets des substances chimiques contenues dans les bombes.»
Rien ne peut justifier l'usage de tels instruments d'extermination contre des personnes et des populations sans défense avait affirmé le souverain pontife.
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