En Hongrie, Viktor Orban veut croire en un troisième mandat
Entretien réalisé par Joris Bolomey – Cité du Vatican
Huit millions d’électeurs sont appelés dimanche 8 avril à choisir les 199 députés de l’Assemblée nationale hongroise. Candidat à un troisième mandat d'affilée, le Premier ministre Viktor Orban espère rendre «irréversibles», selon ses mots, les changements impulsés depuis son retour à la tête du gouvernement, en 2010.
Une «contre-révolution»
Rejet des élites libérales, repli identitaire, revendications souverainistes, le Premier ministre a lancé une «contre-révolution» qui a mis en lumière les fractures entre l'est et l'ouest de l'Europe. Admiré par les droites populistes européennes, il est honni par ceux qui l’accusent de dérive autoritaire.
Face au discours de plus en plus nationaliste du gouvernement et aux nombreuses allégations de corruption, la formation d’extrême droite Jobbik se présente en parti aux «mains propres». Dans le dernier rapport de l'ONG Transparency international sur le niveau perçu de corruption, basé sur des appréciations d'experts, la Hongrie est avant-dernière au sein de l'UE, juste avant la Bulgarie. Au niveau international, elle est devancée par le Monténégro et la Géorgie. L'indice du pays a baissé de 10 points entre 2012 et 2017.
Une large avance dans les sondages
Le parti au pouvoir, le Fidesz, reste pourtant crédité d'une très large avance dans les sondages. Mais ils montrent cependant aussi que la majorité des électeurs souhaite un changement à la tête de la Hongrie et que le taux d'indécis s'élève à environ 40%.
Fin février, le parti du Premier ministre a également essuyé un revers lors d’une élection municipale partielle dans un de ses fiefs, où l’opposition s’était rassemblée derrière un candidat unique.
Difficile dans ces conditions de reproduire l’exploit des précédent scrutins de 2010 et 2014, où Viktor Orban avait conquis deux-tiers des votants. Les explications Catherine Horel, elle est directrice de recherche au CNRS, spécialiste de l'histoire contemporaine de l'Europe centrale et enseigne l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
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