Arménie: le Premier ministre démissionne face à la "révolution de velours"
Entretien réalisé par Joris Bolomey - Cité du Vatican
Erevan est en fête. Après onze jours de mobilisations pacifiques dans la capitale arménienne et dans d’autres villes du pays, la contestation populaire l'a finalement emportée. Lundi 23 avril, le premier ministre et ancien président pendant 10 ans Serge Sarkissian a finalement annoncé sa démission. Il était accusé par les manifestants de s'accrocher au pouvoir et de n'avoir rien fait pour améliorer la vie des Arméniens, dans un pays gangréné par la corruption et la pauvreté. L'ex-président a précisé qu'il n'avait pas souhaité recourir à la force pour disperser les manifestations, assurant: «ce n'est pas dans ma nature». «Nikol Pachinian avait raison. Et moi, je me suis trompé», a-t-il expliqué.
Une annonce surprise quelques heures après la libération du chef de la contestation et député Nikol Pachinian, interpellé la veille lors d’une manifestation. Ancien journaliste et opposant de longue date, Nikol Pachinian est populaire, auprès des jeunes ayant grandi après la chute de l'Union soviétique et l'indépendance du pays, en 1991. Mais s'il semble désormais incarner à lui seul l'opposition, l'alliance politique qui lui a permis d'accéder au Parlement, n'a emporté que 9 des 105 sièges que compte l'hémicycle, dominé par la coalition du Parti républicain de Serge Sarkissian, avec 65 sièges. Reste à voir dans le prochains jours si cette seule démission suffit à désamorcer la crise, explique Gaïdz Minassian. Il est journaliste et enseignant à Sciences Po Paris, spécialiste de l'Arménie.
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