Au sud de la Libye, les affrontements entre tribus s’intensifient
Delphine Allaire – Cité du Vatican
Âgés de 9 à 11 ans, trois enfants ont été tués dans leur maison par des tirs d’artillerie lundi 7 mai. La veille, des bombardements sur des civils avaient fait 17 blessés et deux morts – une fillette de 6 ans et un homme adulte.
Depuis le début de l’année, 18 personnes sont mortes et 86 gravement blessées dans cette région désertique à 600 km au sud de Tripoli. Ces violences sont dues à la recrudescence de la lutte fratricide entre la tribu des Toubous, d’origine africaine, et la tribu des Awlad Suleiman, d’origine arabe, qui contrôlent toutes deux cette région riche en hydrocarbures, où prolifèrent de nombreux passeurs de migrants.
Carrefour de tous les trafics
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le Sud libyen qui échappe à l’autorité de Tripoli est une zone où transitent produits manufacturés, vivres, bétail mais aussi migrants, cigarettes, drogue et armes.
Malgré les efforts du gouvernement libyen d’union et de la communauté internationale qui avaient poussé les deux tribus à signer un accord de paix en avril 2017, les affrontements se poursuivent. L’Union européenne compte régulièrement sur la collaboration de ces tribus nomades pour limiter les flux de migrants, qui sont près de 500 000 à venir de Libye jusqu’aux côtes italiennes.
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