Cinquante ans après son premier assassinat, l'ETA annonce sa dissolution
Joris Bolomey, avec agences – Cité du Vatican
Presque cinquante ans après son premier assassinat, l'ETA (Euskadi Ta Askatasuna ou «Pays basque et Liberté» en français), a officialisé sa dissolution, ce jeudi 3 mai. Marginalisée par ses attentats et décimée par les arrestations de ses chefs, la dernière insurrection armée d'Europe occidentale, fondée en 1959 sous la dictature de Francisco Franco, avait renoncé en 2011 à la violence et avait livré une majeure partie de ses armes l'année dernière. Et malgré cette déroute militaire et morale, le mea culpa est loin d'avoir été fait par les victimes. L'ETA a seulement demandé pardon à celles qui «n’avaient pas une participation directe dans le conflit».
Au total, près de 850 mort sont imputés à l'ETA , tandis qu'au moins 62 de ses membres ont été tués par des groupes parapoliciers.
Le chef du gouvernement espagnol a déjà prévenu les membres de l’organisation séparatiste basque qu'ils ne devaient pas espérer l'impunité pour les crimes commis par le passé. «Nous ne lui devons rien et nous n'avons à lui être reconnaissants de rien» a affirmé Mariano Rajoy.
Une conférence afin de trouver une «paix juste et durable» doit s’ouvrir ce vendredi 4 mai à Cambo-les-Bains, au Pays Basque français, en présence notamment de Gerry Adams, l’ancien chef du Sinn Fein, qui avait depuis longtemps appelé l’organisation à la non-violence.
Barbara Loyer revient sur les raisons de cette dissolution. Politologue spécialiste de l'Espagne, elle est directrice de l'Institut français de géopolitique.
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