L'avenir du Mozambique incertain après la mort du leader de l'opposition
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
Afonso Dhlakama, chef historique de la guérilla puis de l’opposition au Mozambique est décédé jeudi 3 mai à l'âge de 65 ans. Sa disparition fait peser une lourde incertitude sur le processus de paix en cours avec le gouvernement.
«C'est une mauvaise période pour nous, et encore plus pour moi», a réagi le président Filipe Nyusi lors d'une interview audio à la télévision d'Etat TVM. Le leader de la Renamo (Résistance nationale du Mozambique) a succombé à une crise cardiaque, selon des sources au sein du parti.
Pendant 39 ans, Afonso Dhlakama a dirigé la Renamo, qui a combattu, jusqu'à la fin de la guerre civile en 1992, le Front de libération du Mozambique (Frelimo, au pouvoir) avant de devenir un parti d'opposition.
La Renamo avait toutefois repris les armes en 2013, dans le centre du pays, pour contester la mainmise du Frelimo, aux commandes du Mozambique depuis l'indépendance de 1975.
Quel avenir politique pour le Mozambique ?
Une mort qui rebat les cartes dans le pays, alors que le chef de l'opposition et le président Nyusi étaient en pourparlers de paix. Des négociations basées autour de trois axes: une meilleure répartition des richesses, la réintégration des anciens combattants de la Renamo et des gouverneurs régionaux dans les provinces ou la Renamo obtient la majorité politique.
Le décès de l’opposant survient à un moment crucial pour l’avenir de la Renamo. Le parti espérait enfin sortir de la brousse et profiter des élections législatives d’octobre 2018 puis présidentielle d’octobre 2019, pour enfin accéder au pouvoir, après 40 ans de pouvoir du Frelimo. Cependant, Afonso Dhlakama laisse derrière lui un parti orphelin, qui doit se réorganiser pour trouver un chef.
Qui était Afonsa Dhlakama et comment sa mort rebat les cartes au Mozambique… les explications de Michel Cahen, directeur de recherche au CNRS
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