Au Nicaragua, les évêques suspendent le dialogue gouvernement-opposition
Marine Henriot, avec agences - Cité du Vatican
Médiatrice entre le gouvernement et l’opposition, la Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN) a suspendu mercredi le dialogue national destiné à mettre fin la crise politique qui saisit le pays. Débuté en avril par une mobilisation des étudiants puis rejoint par l’opposition, les manifestations, sévèrement réprimées ont déjà fait 76 morts.
Pas d’élection présidentielle anticipée
Point de crispation avec les évêques: le gouvernement a refusé de discuter d’un agenda qui prévoyait entre autres d’avancer les élections présidentielles à cette année. Une proposition qui, selon le ministre des Affaires étrangères, Denis Moncada, «vise à démanteler l'État constitutionnel du gouvernement élu et (...) une voie déguisée» vers un coup d’État contre le président Daniel Ortega.
Par ailleurs, les évêques proposent la création d’une commission mixte de six personnes, trois de chaque partie, pour trouver un consensus et relancer les pourparlers.
La même journée, un nouvel affrontement entre les manifestants et les forces de choc du gouvernement a fait 10 blessés à León, dans le nord-est du pays, a informé la Croix rouge nicaraguayenne (CRN).
«Nous ne nous renoncerons pas»
En début de semaine, l’Église catholique se disait menacée, victime d’attaques gouvernementales orchestrées par des médias officiels, mais aussi d’une campagne de décrédibilisation sur les réseaux sociaux. Cependant, «nous ne renoncerons pas à accompagner tout le peuple nicaraguayen à cette heure décisive», avaient promis les évêques.
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