La colère des Nicaraguayens contre le président Daniel Ortega
Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Daniel Ortega semble finalement avoir choisi la voie de l'apaisement. Le président nicaraguayen a accepté les deux conditions «préalables» à tout dialogue, posées par le Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN), qui joue le rôle de médiateur. La CEN a demandé la fin de la répression des manifestations et que la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) soit autorisée à enquêter sur les circonstances de la mort d'au mois 49 personnes, depuis le début de la vague de contestation sociale.
«Assez de répression violente contre les étudiants au Nicaragua!», a lancé sur Twitter l'évêque auxiliaire de Managua, Mgr Silvio Baez. «Rien de violent n'est durable. L'intimidation et l'agression ne sont pas le chemin» à suivre, a-t-il ajouté.
Le pays vit toujours au rythme des manifestations. Elles ont été lancées le 18 avril par des étudiants qui protestaient contre une réforme des retraites conduisant à une hausse des cotisations et une baisse des pensions. Si le projet a depuis été abandonné, la brutalité des forces de l'ordre, condamnée par la communauté internationale, a rapidement incité de nombreux autres habitants à rejoindre le mouvement: Ils dénonce plus généralement la confiscation du pouvoir par le président Ortega, ancien guérillero de 72 ans, à la tête du Nicaragua de 1979 à 1990 puis depuis 2007.
Le 22 avril, le Pape François, à l’issue de l’angélus, appelait à la fin de ces violences et ne cachait pas sa préoccupation devant la tournure des évènements. Le pouvoir a promis l’ouverture d’un dialogue national, sous l’égide de l’Eglise catholique, pour tenter de sortir le pays de la crise.
La révolte étudiante n’est que le reflet d’un malaise plus profond qui couvait dans le pays nous explique Angel Saldomando, auteur de plusieurs ouvrages sur le Nicaragua, il est spécialiste de la gouvernance et des transitions politiques en Amérique centrale.
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