Nucléaire iranien: prudence après les révélations de Netanyahu
Manuella Affejee- Cité du Vatican
Benyamin Netanyahu est un «menteur invétéré, en panne d’idées». «Ces allégations honteuses sont celles de dirigeants sionistes [qui] ne voient pas d'autres moyens pour assurer la survie de leur régime illégal que de menacer les autres en usant d'un bluff ressassé»: le communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères a le mérite d’être clair, à défaut d’être diplomatique, et rend coup pour coup. Car hier soir, le Premier ministre israélien, dossiers et CD à l’appui, accusait son grand ennemi d’avoir dupé les grandes puissances, de détenir un plan secret pour acquérir l’arme nucléaire. Ces «preuves indiscutables» de la forfaiture de Téhéran, Netanyahu se propose de les transmettre à d’autres pays ainsi qu’à l’Agence internationale de l'énergie atomique. Mais l’AEIA affirme aujourd’hui qu’elle n’a «aucune indication crédible d'activités en Iran liées au développement d'un engin nucléaire après 2009», et certifie que la République islamique se plie aux dispositions de l’accord péniblement signé en 2015.
Plusieurs autres voix s’élèvent encore pour rappeler que le fameux projet iranien, connu sous le nom de Amad, n’est pas, en soi, une nouveauté.
Réactions prudentes du côté des grandes puissances, la France estime que la démonstration de Netanyahu renforce la «pertinence» de l’accord. Pour le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson, elle souligne même «l’importance de le conserver».
Benyamin Netanyahu a voulu les convaincre de se rallier à sa cause, et poursuivra son offensive diplomatique en ce sens, jusqu’au 12 mai. Mais il compte surtout sur son indéfectible allié, Donald Trump. Le président américain ne fait pas mystère de son hostilité envers cet accord, qu’il juge «horrible», et qu’il a maintes fois menacé de mettre en pièces.
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