Présidentielle en Colombie: l’enjeu de la paix avec les FARC
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
Du côté de la droite dure, Yvan Duque, descendant de l’ancien président Alvaro Uribe, qui prône une remise en question de l’accord de paix avec les FARC (anciennement Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), signé en 2016, pour lequel le président Juan Manuel Santos s’est vu remettre le prix Nobel de la paix.
De l’autre côté, l’ex guérillero du M-19 et ancien maire de Bogota de la gauche radicale, Gustavo Petro. Lui garantit le maintien de l’accord de paix qui a mis fin à 52 ans de guerre intestine en Colombie.
Vers un virage à droite ?
L’héritier d’Uribe fait figure de favori, les sondages le créditaient fin avril de 41% des intentions de vote au premier tour, soit dix point de plus que Gustavo Petro. Le Centre démocratique d’Yvan Duque s’est largement imposé lors des élections législatives du 12 mars.
La promesse de révision des accords de paix séduit les foules. Le 3 octobre 2016, lors d’un référendum, la population colombienne s’était prononcée à 50,2% contre les accords de la Havane. Le président Juan Manuel Santos était pourtant allé jusqu’au bout, promettant des compensations pour les victimes, qui tardent à arriver. Aujourd’hui, ils seraient près de 8 millions de déplacés à cause des violences, nombreux d’entre eux ont rejoint des bidonvilles en marges des villes.
Regain de violences aux frontières
Par ailleurs, la Colombie fait face à un regain de violences aux marches du Venezuela et de l’Equateur. C’est principalement dans ses zones qu’est cultivée la coca -les cultures sont aujourd’hui à leur plus haut niveau depuis une vingtaine d’années, des groupes armés appartenants à l’ELN (Armée de Libération Nationale) mais aussi des dissidents des FARC se disputent ces territoires clés pour le narco-trafic.
Plus de 20 000 militaires sont actuellement déployés pour tenter de contenir le phénomène et garder sauve la paix précaire.
Conséquences de la crise humanitaire au Venezuela
Jamais auparavant la Colombie n’avait fait face à un tel afflux de migrants. Ces deux dernières années, 762 000 Vénézuéliens sont arrivés en Colombie, dont 518 000 qui tentent d'y rester, selon le gouvernement. Alors que la croissance colombienne diminue ces dernières années, le pays peine à contenir cette arrivée de population.
Quels défis attendent le prochain président de la Colombie, retrouvez l’éclairage du sociologue Daniel Pécaut, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales.
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