Violences en Centrafrique, une église attaquée à Bangui
Manuella Affejee ( avec RFI et agences)- Cité du Vatican
Tout a commencé, semble-t-il, par l’arrestation mardi matin d’un membre un groupuscule d’auto-défense de la capitale, celui du «général» Force, alias Nimery Matar Djamous. En représailles, des hommes issus de ce même groupe lancent une attaque à coup de grenades et d’armes automatiques contre l’église de Fatima, où se sont rassemblés des centaines de fidèles pour la messe. Plusieurs personnes sont tuées, dont le curé de la paroisse, le père Albert Toungoumalé-Baba. Les assaillants sont ensuite repoussés par les forces de sécurité intervenues entretemps.
Dans l’après-midi, une foule ivre de colère décide alors de transporter le corps du prêtre tué vers le palais présidentiel. Sur son passage, deux musulmans sont lynchés, une mosquée incendiée, tandis que d’autres groupes criant vengeance se sont rassemblés en plusieurs quartiers de la capitale, notamment devant un hôpital géré par MSF. Hier soir encore, des tirs sporadiques se faisaient entendre dans la nuit banguissoise.
Apeurée, la population redoute un nouvel embrasement dans la capitale, qui pendant un an, avait été plutôt épargnée par les violences. Dans ce contexte d’incertitude, la présidence a lancé un appel au calme, et a adressé une mise en garde ferme aux fauteurs de troubles. De son côté, la MINUSCA, la force de l’ONU dans le pays, demande de résister aux «manipulations» et aux tentatives de déstabilisation.
Le cardinal Dieudonné Nzapalainga, l’archevêque de Bangui, est attendu dans la capitale ce matin. Il devrait s’exprimer aujourd’hui.
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