Question migratoire: les violons désaccordés de l'Europe
Marine Henriot - Cité du Vatican
La situation est plus que confuse en méditerranée. A l’image de l’Aquarius, plusieurs navires d’ONG qui sauvent des migrants perdus en mer sont aujourd’hui en quête de ports où accoster, n’étant plus autorisés à amarrer sur les côtes italiennes. Entre les pays européens, la tension est grandissante avant le sommet qui se tiendra jeudi et vendredi.
Angela Merkel fragilisée
L’onde de choc du refus de l’Italie d'accueillir des navires de migrants se fait ressentir jusqu’en Allemagne et fait trembler la solide Angela Merkel. L’aile la plus à droite de sa coalition donne un ultimatum à la chancelière: elle a deux semaines pour trouver une solution européenne au défi migratoire. Un coup dur pour Angela Merkel qui voit menacé le fragile équilibre de sa coalition.
De leur côté, les ministres de l'Intérieur italien, allemand et autrichien créent un axe pour lutter contre l’immigration clandestine, tandis que la France et l’Espagne, soutenue par Berlin, proposent la création de «centres fermés» sur les cotes européennes pour gérer les migrants débarquant de Mediterranée. Hier en visite en Libye, Matteo Salvini a plaidé pour la mise en place de centre d’accueil et d’identification de migrants dans le sud de la Libye, pour aider l’Italie à bloquer le flux de migration.
Des bateaux errants
Pendant ces bisbilles politiques, des milliers de migrants sont repêchés par des bateaux d’ONG, sans ports où aller, ils errent dans les eaux internationales. «Nous avons 234 personnes à bord d’un bateau de 30 m de long, tout près d’un pays développé et que l’Europe regarde dépérir», déplore le cofondateur d’une ONG allemande.
En attendant le sommet européen du 28 et 29 juin, la politique migratoire sera à coup sûr un des sujets abordés par le Pape François qui reçoit ce mardi le président français.
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