Washington fait craindre une guerre commerciale "féroce"
Marie Duhamel – Cité du Vatican
C’est la fin d’une exemption temporaire accordée aux alliés des Etats-Unis. Les Européens, Mexicains et Canadiens sont désormais visés au même titre que la Chine ou la Russie.
Le premier à avoir réagi fut le Canada, premier exportateur d'aluminium aux États-Unis et deuxième exportateur d'acier derrière les Européens. Le Premier ministre Justin Trudeau a dénoncé ces tarifs «inacceptables» et annoncé à son tour des mesures protectionnistes à partir du 1er juillet, frappant l’acier que les Américains vendent eux-mêmes en masse chez leur voisin, mais aussi une longue liste de produits de grande consommation, tels que les yaourts, le sucre, ou les machines à laver.
Le Mexique a promis des mesures équivalentes sur différents produits , certains aciers, des fruits et des fromages, qui «seront en vigueur tant que le gouvernement américain n'éliminera pas les taxes imposées».
En Europe, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a estimé que les Etats Unis ne laissaient d’autre choix que « de porter ce conflit devant l’Organisation mondiale du commerce et d'imposer des droits de douane supplémentaires à des produits en provenance des USA ». Alcool, tabac, jeans et Harley Davidson sont dans le collimateur.
Le président français a qualifié la décision américaine « d’erreur », la jugeant «illégale». La chancelière allemande se dit, elle, alarmée par la possibilité d’une «escalade qui nuira à tout le monde»
Julien Vauday est maître de conférences en économie à l’université Paris XIII. Selon lui Donald Trump est passé à l’action à des fins électorales, mettant cependant le multilatéralisme en danger. Il estime qu’une guerre commerciale «féroce» est réellement à craindre, l’OMC étant affaiblie et mise de côtés.
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