Gaza: Israël rouvre partiellement le terminal de marchandises
Timothée Dhellemmes – Cité du Vatican
Pour la première fois depuis le 9 juillet 2018, des camions transportant du carburant ont franchi le terminal de Kerem Shalom entre Israël et la bande de Gaza, mardi 24 juillet, comme l’avait annoncé le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman. Il avait toutefois précisé que la réouverture définitive du terminal était conditionnée à «l'arrêt total de l'envoi de ballons incendiaires et des affrontements près de la clôture» entre Israël et la bande de Gaza, afin de maintenir la pression sur le Hamas.
Cette réouverture intervient après le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas vendredi dernier, au lendemain d'une escalade de violence qui a coûté la vie à quatre Palestiniens et un soldat israélien. Deux Palestiniens ont été tués près de Khan Younès, dans le sud de l'enclave, par des frappes israéliennes contre un poste d'observation du Hamas. Un troisième a péri dans un bombardement à Rafah et un quatrième a été tué par des tirs de soldats israéliens près de la zone frontalière à l'est de la ville de Gaza. De son coté, l'armée israélienne a déploré la mort d'un de ses soldats, abattu par des tirs palestiniens le long de la frontière.
Protestations contre le blocus
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement israélien menaçait de bombarder «des cibles terroristes» dans la bande de Gaza, en représailles aux tirs des roquettes et aux lancés de cerf volants et ballons incendiaires par les palestiniens, le long de la ligne de séparation. Ce mouvement de protestation palestinien a été lancé le 30 mars dernier, pour dénoncer le blocus en vigueur depuis 2007. Ce blocus provoque des coupures d'électricité régulières et des pénuries de fioul, à cause de la suspension des livraisons. Depuis le 30 mars, au moins 149 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne à Gaza.
Le père Mario Da Silva, curé de la paroisse latine de la Sainte Famille à Gaza, décrit des conditions de vie très difficiles pour les habitants de la bande de Gaza : «Les gens n’ont pas de nourriture, ils n’ont pas d’électricité, ils vivent sans travail et sans eau potable. Ils ont très peur d’une nouvelle guerre». D’après l’ecclésiastique brésilien, le plus difficile à affronter est le manque de liberté. En effet, les palestiniens «n’ont pas le droit de quitter Gaza», et ne peuvent donc pas accepter un travail en dehors de la ville.
Le père Mario Da Silva estime que 70% de la population chrétienne de Gaza a fui depuis 15 ans.
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