En Irak, la contestation populaire gagne plusieurs villes du pays
Marie Duhamel- Cité du Vatican
Des appels à une grande manifestation ont émergé à Bagdad, mais le mot d’ordre n’a pas été suivi, la navigation sur internet étant impossible depuis 3 jours depuis que les autorités ont pris la mesure du mécontentement populaire.
Le 8 juillet dernier, à Bassorah, la grande ville du sud, les Irakiens ont dénoncé l'état délabré des services publics, l'incurie de leurs dirigeants et le chômage. Un homme a été tué, exacerbant la colère. Vendredi, le Premier ministre irakien s’est rendu sur place, promettant de débloquer trois milliards de dollars pour la province, d’investir dans l'habitat, les écoles et les services. Mais ce geste n’a pas suffi. Dimanche, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs rassemblements, devant le siège du conseil provincial de Bassorah. Certains manifestants ont également tenté de pénétrer dans un champ pétrolier au sud-ouest de la ville: l’or noir représente 89% des ressources budgétaires mais seulement 1% des emplois.
La plus haute autorité chiite du pays a apporté son soutien aux manifestants. Le mouvement s’est étendu aux provinces de de Missane, Kerbala, Zi Qar et Najaf, où l’aéroport reste fermé. Dimanche, le Premier ministre a fustigé les incivilités comme étant «une tentative de faire reculer le pays». Haider al-Habadi a toutefois demandé aux forces de l’ordre de ne pas tirer à balles réelles sur les manifestants. En une semaine, 5 personnes ont perdu la vie.
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