Manifestation de soutien à l'Église au Nicaragua
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Plusieurs organisations de la société civile du Nicaragua ont appelé les habitants à se retrouver à Managua pour une manifestation en soutien à l’Église catholique. Elles veulent ainsi conforter l’épiscopat dans ses efforts de médiation dans la crise qui oppose depuis fin avril le gouvernement du président Daniel Ortega, et l’opposition, soutenue par une partie de la population, notamment les étudiants, fers de lance de la contestation.
Dès le début de la confrontation entre manifestants opposés à la réforme des retraites et le gouvernement, les évêques ont proposé leur service pour assurer une médiation et rétablir la concorde nationale. Malgré leurs efforts, aucune véritable avancée n’a pu être obtenue, Daniel Ortega louvoyant pour ne rien lâcher et ne pas accéder à l’une des principales revendications de l’opposition : organiser une élection présidentielle anticipée.
L'Église persécutée
Le ton est particulièrement monté quand, à l’occasion du 39e anniversaire de la révolution sandiniste, dont le principal protagoniste fut Daniel Ortega, le chef de l’État a accusé les évêques de «manœuvres putschistes» et les a qualifiés de «satanistes». Les attaques verbales ont été suivies d’agressions physiques ou de harcèlement contre des prêtres et des évêques par des partisans du pouvoir et des paramilitaires.
Dans un entretien avec la chaine de télévision de l’Église nicaraguayenne, canal Catolico de Nicaragua, vendredi, Mgr Carlos Avilés, vicaire général du diocèse de Managua, et conseiller de la commission pour le dialogue national, a reconnu que l’Église du pays était persécutée.
Mais devant ces dérives violentes, le vicaire a réaffirmé la volonté de l’Église nicaraguayenne de rester aux côtés de la populations, «des plus pauvres, des plus faibles» et surtout de maintenir ses offres de médiation. Les évêques doivent ainsi envoyer une lettre officielle au président Ortega pour lui demander s’il les accepte encore en tant que médiateur.
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