Réforme de la Constitution aux Comores, quelles conséquences?
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
«Je vous donne les résultats au niveau national. Oui : 172 240, soit 92,74 %. Non : 13 338, soit 7,26 %», a déclaré ce mardi Ahmed Mohamed Djaza, le président de la commission, lors d’une conférence de presse à Moroni. Le taux de participation dans le petit archipel de l’océan indien de quelque 800 000 habitants s’établirait lui à près de 64%, selon le gouvernement.
Cette réforme de la Constitution une fois adoptée modifiera profondément le système de présidence tournante en vigueur depuis 2001, ayant permis de stabiliser les Comores. Avant le référendum, la Constitution établissait de fait une présidence tous les cinq ans entre les trois îles formant l’Union des Comores (Grande-Comore, Mohéli et Anjouan).
Briguer un second mandat
Le chef de l’Etat Azali Assoumani, ex-putschiste élu en 2016, aura désormais la possibilité de briguer un second mandat et de convoquer des élections anticipées dès l’an prochain qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu’en 2029.
Ce projet prévoit par ailleurs la suppression des trois postes de vice-présidents, la fin de la Cour constitutionnelle et l’instauration de l’islam en «religion d’État». L’opposition, qui a boycotté le scrutin, dénonce une nouvelle preuve de la dérive autoritaire du président.
Abdelaziz Riziki Mohamed, Docteur en Science politique, auteur de l’ouvrage La présidence tournante aux Comores aux éditions l’Harmattan porte un regard très critique sur l’organisation et les résultats de ce référendum.
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