Sommet d’Helsinki: les conséquences politiques américaines
Marie Duhamel – Cité du Vatican
«Le président Poutine dit que ce n’était pas la Russie, et je ne vois pas pourquoi ce le serait… ». Au côté du maître du Kremlin hier, Donald Trump a laissé entendre qu’il était plus sensible à la parole d’honneur de Vladimir Poutine, qu’au travail des services de renseignements américains à ses dénégations sur l’ingérence russe pourtant établie par le procureur Robert Mueller dans la présidentielle qui l’a conduit au pouvoir.
Le soir même du sommet, le tollé était général. «Qu’est-ce qui pourrait inciter Donald Trump à placer les intérêts de la Russie au-dessus de ceux des Etats-Unis ? Vladimir Poutine aurait-il des informations qui pourraient nuire à Donald Trump ?», se demande le chef des démocrates au Sénat. Chuck Shummer dénonce une attitude irréfléchie, dangereuse et faible; «de la folie indéfendable» pour l’ancien Secrétaire d’état, John Kerry.
Dans le camp même du président, le ton est au vitriol. «C’était l’une des performances les plus honteuses d’une président américain» affirme l’ancien candidat républicain à la présidentielle de 2008 John McCain, «une erreur tragique, un aveu de faiblesse», «une honte» pour le sénateur Jeff Flake. Le chef des Républicains au Congrès, Paul Ryan, tient à ôter le doute de la tête des électeurs: «La Russie a interféré dans notre élection et continue de tenter de fragiliser la démocratie ici et dans le monde». Outre les politiques, Donald Trump s’est mis à dos ses services de renseignements. L’ancien patron de la CIA n’a pas hésité à parler d’un «acte de trahison».
Quelles peuvent être les conséquences de ces propos ? Voici l’analyse de Corentin Selin, professeur agrégé d'histoire, spécialiste des États-Unis, auteur de l’ouvrage Les États-Unis et le monde de la doctrine de Monroe à la création de l'ONU aux Editions Atlande. Il est interrogé par Hélène Destombes.
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