Oleg Sentsov, 3 mois de grève de la faim pour protester contre Vladimir Poutine
Marine Henriot - Cité du Vatican
Le 14 mai dernier le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov annonçait une grève de la faim pour demander non pas sa propre libération des geôles russes mais celle de 70 prisonniers politiques, après la guerre de Crimée et l’invasion russe dans l’enclave ukrainienne.
Le président français est intervenu ce vendredi, espérant trouver une issue diplomatique à la crise. Il a fait «plusieurs propositions» à Vladimir Poutine afin de «trouver de façon urgente une solution humanitaire» pour le cinéaste ukrainien. Emmanuel Macron a fait part au téléphone à son homologue russe de son «inquiétude alors que l'état de santé de M. Sentsov semble se dégrader dangereusement», selon un communiqué de la présidence française.
Une diminution physique inquiétante
Le cinéaste de 42 ans, un opposant à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, craint que sa fin ne soit «proche», a quant à elle déclaré mercredi sa cousine Natalia Kaplan, qui a reçu une lettre du prisonnier. «La situation n'est pas simplement mauvaise, elle est catastrophique. Oleg m'a transmis une lettre via son avocat. Il ne peut presque plus se lever. Il écrit que la fin est proche et il ne parle pas de sa libération», écrit-elle sur Facebook. Le prisonnier a perdu près de 30 kilos.
Mgr Borys Gudziak est éparche de Saint Volodomyr le Grand de Paris, dont la juridiction s'étend sur la diaspora ukrainienne gréco-catholique d'Europe occidentale.Il a tenu à écrire une lettre pour soutenir le combat d’Oleg Sentsov. «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime» écrit-il. Le salut d’Oleg Sentsov se trouve selon Mgr Gudziak dans les mains de Poutine mais aussi dans la prière. «L’action de prière est pour demander que le Seigneur interfère, c’est l’acte le plus fort que nous pouvons faire.»
À la veille des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi en 2014, le président russe annonçait la libération de prisonniers politiques symboles comme les membres des Pussy Riot et Mikhaïl Khodorkovski. Mgr Gudziak espère le même destin pour l’homologue ukrainien, il compte sur le pouvoir de l’image. «L’image politique est un chose à laquelle les personnes comme Poutine donne de l’importance» nous confie-t-il, appelant les grands de ce monde et chaque citoyen à ne pas relâcher la pression sur la Russie.
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