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Dans la province d'Idleb, le 7 septembre 2018. Dans la province d'Idleb, le 7 septembre 2018.  

Idleb, dernières heures avant l'offensive ?

Dernier grand bastion insurgé en Syrie, la province d'Idleb, trois millions d'habitants et plusieurs dizaines de milliers de combattants, jihadistes en majorité, attend son sort au lendemain de l'échec d'un sommet à Téhéran, faisant craindre une nouvelle catastrophe humanitaire.

Marine Henriot - Cité du Vatican 

A Idleb en Syrie, le temps égraine les dernières heures avant l’offensive. Les troupes de Bachar al Assad sont logées aux frontières de la province et l’assaut semble imminent.

Vendredi 7 septembre, les discussions entre les dirigeants turc, russe et iranien se sont closes sans avancées concrètes, chacun est resté campé sur ses positions affirmant tout de même qu’il fallait régler la question d’Idleb dans «un esprit de coopération». Dans la foulée s’est tenue une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, mais pour l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, la mission se résume à prêcher dans la désert.  

Devant le Conseil de sécurité, Staffan de Mistura a plaidé pour imposer un ultimatum aux combattants, pour qu’ils quittent les zones peuplées. L’émissaire de l’ONU demande aussi la mise en place de routes d’évacuation volontaire pour que les civils puissent fuir avant un éventuel assaut.

Mais peu de chance de voir ces mesures mises en place: le gouvernement syrien ne faisant pas de distinction entre les groupes terroristes à Idleb et l’opposition armée. Par ailleurs il faudrait que Russie et Turquie se mettent d’accord pour soutenir le plan de l’ONU, mais quand Recep Tayyip Erdogan demande un cessez le feu, Vladimir Poutine estime que les conditions ne sont pas réunies, arguant «qu'il n'y a pas de représentants des groupes armés autour de cette table».

Le problème c’est le nombre de force en présence, qui rend la situation inextricable. Une opposition au régime divisée en deux camps, d’un côté le front de libération nationale soutenue par la Turquie, et de l’autre les jihadistes d’Hayat Tarhir al-sham. Ce groupe est lui aussi divisé et compte entre autre d’anciens combattants du front al-Nosra, branche d’al-Quaida.

Et au milieu de la poudrière d’Idleb: des civils. Avant la révolution de 2011 ils étaient 900 000 habitants, ils sont aujourd’hui environ 3 millions. Nombreux d’entre eux sont des déplacés, ayant déjà fui les combats dans leurs régions d’origines. Des centaines de milliers de personnes vivent sous des tentes, dans des campements de fortune… un maigre abri contre les raids aériens.

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08 septembre 2018, 09:33