La loi sur la terre, un outil pour la reconstruction du Liberia
Jusqu’à aujourd’hui les terres ne faisant pas l’objet d’un titre privé, revenaient à l’État, qui est ainsi le propriétaire de la majeure partie du pays, et à ce titre, à l’origine de nombreuses concessions octroyées à des sociétés privées, pendant parfois des décennies, sans l’avis réel de la population. Cela ne se passera plus ainsi.
Après cinq ans de débats parlementaires, le texte tout juste promulgué ce mercredi 19 septembre, permet aux communautés locales de revendiquer leurs droits, en avançant pour preuves des témoignages oraux, des cartes ou des contrats signés avec d’autres communautés. Un cadastre sera établi d’ici deux ans.
Les communautés pourront décider de l’utilisation des sols, à des fins agricoles ou environnementales. L’État ne pourra désormais revendiquer que 10% de ces terres communautaires. Enfin, la loi autorise pour la première fois des ressortissants étrangers, des ONG ou des organisations caritatives à acquérir des parcelles de terrain, si leur utilisation reste celle déclarée lors de l’achat. Dans le cas contraire, elles reviendront aux anciens propriétaires.
Les questions foncières posent problème depuis des décennies au Liberia. Historiquement, les terres ont été accaparées par l’élite américano-libérienne descendant d’esclaves affranchis. La question alimenta aussi la guerre civile qui fit 250 000 morts entre 1989 et 2003.
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