Nouvelle manifestation de l’opposition au Nicaragua
Dans les rues de Managua la capitale du Nicaragua le dimanche 16 septembre, une vague d’opposants pour réclamer la démission de Daniel Ortega et la libération des «prisonniers politiques» derrière les barreaux depuis avril et le début du mouvement populaire dont la répression a fait plus de 320 morts.
Convoquée par les formations de l'opposition, la manifestation s'est tenue malgré la présence de centaines de policiers anti-émeute, regroupés en cordons par endroit pour canaliser les manifestants, qui leur lançaient des «assassins!» au passage, sans déclencher d'incidents.
Jeunes ou adultes, personnes âgées ou enfants avec leur mère, la foule de tous âges a marché joyeusement sous un soleil de plomb en soufflant dans les vuvuzelas, scandant des slogans contre le gouvernement et agitant une marée de drapeaux bleus et blancs, emblèmes du Nicaragua.
Un couple qui s'accroche au pouvoir
Au pouvoir depuis 11 ans, Daniel Ortega rejette toute idée d’avancer les élections ou de démissionner pour mettre fin à la crise sociale, politique et économique qui secoue le pays. Les manifestants accusent le président et son épouse, la vice-présidente, Rosario Murillo, de vouloir instaurer une dictature.
L’Eglise nicaraguayenne s’est érigée en médiatrice de la crise, mais se retrouve face au mur du gouvernement et dans le viseur des autorités. Samedi 8 septembre, des inscriptions injurieuses envers l’Eglise et les prêtres ont été retrouvées sur un mur non loin de la cathédrale de Managua. En outre, le curé de la paroisse de San Miguel de Managua, le père Edwin Román raconte que le lendemain dimanche, la police anti-émeutes et des sympathisants sandinistes se sont postés devant son église, déclamant allégrement des slogans pro-Ortega à l’aide d’un mégaphone alors qu’il célébrait la messe.
Le cardinal Brenes, archevêque de Managua a demandé que les manifestations se déroulent sous une forme positive et pacifique. Dimanche 9 septembre , lors d’une conférence de presse, il a demandé une fois de plus que soit construite une culture de la paix et non pas une culture de la violence.
Les mots du Pape au président
Le Pape François a adressé un message au président du Nicaragua Daniel Ortega, à l'occasion de la Fête Nationale du 15 septembre, afin d’encourager un processus de réconciliation après les exactions de ces derniers mois. Dans sa lettre, transmise par l’intermédiaire du nonce apostolique, le Pape fait parvenir aux fils et filles de ce bien-aimé pays un salut cordial, «en les assurant de ma prière pour que Jésus-Christ, le Prince de la paix, s’il lit mon message, leur accorde les dons d’une réconciliation fraternelle et d’une coexistence pacifique et solidaire».
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