Au Yémen, «continuer la lutte signifie accroître les douleurs du pays»
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
La guerre au Yémen, opaque, particulièrement meurtrière et presque invisible dans les médias, est l’objet du dernier ouvrage de Franck Mermier, «Yémen. Écrire la guerre», aux éditions Classiques Garnier. Le directeur de recherche au CNRS donne la parole à des intellectuels yéménites. La situation dans le pays ne cesse de se dégrader, alors que Nations-Unies et plusieurs ONG alertent sur un véritable drame.
Il s’agit selon l’ONU de «la pire crise humanitaire au monde». Depuis 2015, la guerre civile qui déchire le pays a des conséquences tragiques sur le peuple yéménite. Ainsi, vendredi dernier, au Conseil de sécurité, le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires, Mark Lowcock, indiquait que l'ONU était en train de perdre «le combat contre la famine» au Yémen.
Des victimes en majorité civiles
Le conflit au Yémen oppose les rebelles Houtis, soutenus par l’Iran et qui contrôlent de vastes régions de l'ouest et du nord, dont la capitale Sanaa, aux forces gouvernementales appuyées par une coalition menée par l'Arabie saoudite. La guerre a fait, selon l’ONU, quelque 10 000 morts, en majorité des civils, et plus de 56 000 blessés.
Si l’Iran et l’Arabie Saoudite s’affrontent sur le terrain yéménite, il faut d’abord considérer les ressorts internes entre les différents protagonistes. «Ce qui a déclenché la guerre, ce n’est pas la rivalité entre l’Iran et l’Arabie Saoudite mais la prise de pouvoir, le coup d’État des houthis à Sanaa en 2014», c’est le point de vue de Franck Mermier, auteur de l’ouvrage «Yémen. Écrire la guerre» aux éditions Classiques Garnier et directeur de recherche au CNRS.
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