Déclin de la faune sauvage: le WWF tire la sonnette d'alarme
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
Tous les continents sont concernés mais des régions sont plus particulièrement affectées, comme la zone Caraïbe/Amérique du Sud qui affiche un bilan effroyable: -89% en 44 ans. Cette étude, basée sur le suivi de 4000 espèces, confirme que «notre planète est en train de subir la sixième extinction de masse», commente Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
Au-delà d’espèces emblématiques, comme les pandas, les tigres, les éléphants d’Afrique ou les orangs-outans de Bornéo que le rapport cite en exemples, c’est l’ensemble des vertébrés sauvages qui doivent être protégées. Si cette tendance se poursuit dans les prochaines décennies, le seuil de survie de certaines populations risque de ne plus être assuré alerte le Fonds mondial pour la nature. «La disparition du capital naturel est un problème éthique, mais elle a aussi des conséquences sur notre développement, nos emplois», souligne le WWF.
Plus de discours mais des plans d’action
Les causes de cette hécatombe sont connues. Il s’agit d’abord de la destruction des habitats naturels, sous l’effet de l’exploitation forestière ou minière, de l’agriculture intensive et de l’urbanisation. À cela s’ajoute la surexploitation, la pollution, les espèces invasives, les maladies, ainsi que le changement climatique.
Mais «l'avenir des espèces semble ne pas retenir suffisamment l'attention des dirigeants», observe le Fonds mondial pour la nature d’où cette exhortation, face à l’urgence, à créer sur le modèle de l’accord pour le climat, un «accord pour la nature» pour susciter une révolution culturelle qui valorise vraiment la nature, lui donne, au sens propre, une valeur.
Pour Isabelle Autissier, présidente du WWF France «nous sommes en train de scier la branche qui nous porte» et «il est absolument urgent d’arrêter la dégradation de la biodiversité». Chacun à sa part pour inverser la tendance, «les dirigeants, mais aussi les entreprises, les collectivités et les simples citoyens». «Ça suffit les beaux discours, clame la présidente du WWF France, il faut passer aux actes et donc aux engagements».
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