État Islamique en Syrie, «la force de nuisance reste immense»
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
«La stratégie de l’Etat islamique est très claire, ce que l’on voit aujourd’hui a été préparé». La clairvoyance de Matteo Puxton, agrégé d'Histoire et spécialiste des milices islamistes fait froid dans le dos.
Il y a deux ans et demi, le chef de l’Organisation de l’État Islamique (EI), Abou Mohammed al-Adnani, annonçait la perte de territoire et la chute du Califat, avant de passer à une politique d'insurrection en Irak et en Syrie. Ce qui est vu comme des victoires militaires aux yeux de dirigeants politiques tels qu’Emmanuel Macron, Vladimir Poutine ou Bachar al-Assad ne représentent pas une défaite pour l’araignée État Islamique, qui tisse sa toile et reste présente sous forme d'insurrection dans des villes officiellement défaite de l’EI comme Raqqa ou Manbij, explique Matteo Puxton.
Si l’EI a perdu des territoires clefs en Syrie, sa force de nuisance reste, elle, immense. La dernière bataille dans la province de Deir Ezzor dans l’est du pays, du vendredi 23 novembre au dimanche 25 le prouve. Plus de 200 personnes ont été tuées lors de cette bataille féroce. Parmi les victimes, 92 membres de Forces Démocratiques Syriennes (FDS), composées de combattants kurdes et arabes, ces derniers sont en pôle position face aux forces de l’EI et ont connu le plus de pertes. 61 jihadistes ont également perdu la vie ce week-end ainsi que 51 civils dont 19 enfants, qui seraient des membres des familles des combattants de l’EI.
Quelle est la stratégie de l’EI en Syrie ? Les réponses de Matteo Puxton, agrégé d'Histoire et spécialiste des milices islamistes, auteur du blog Historicoblog.
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