Tensions en Haïti, témoignage de la Sœur Marcella
Pour apaiser les tensions, le Premier ministre Jean-Henry Céant a diffusé samedi 24 novembre un discours sur internet. Il promet des créations d’emplois, notamment dans les quartiers populaires, après une semaine de manifestations et violence au cours desquelles entre trois et onze personne sont mortes, selon les sources.
Ce dimanche, les manifestants sont de nouveaux descendus dans la rue pour demander la démission du président Jovenel Moïse, élu il y a deux ans. Sœur Marcella est à Port-au-Prince depuis 2006, elle s’occupe d’un orphelinat qui recueille 140 enfants, elle est au première loge des manifestations. La semaine dernière, des responsables de l’orphelinat ont dû rester cloitré plusieurs jours dans l’enceinte de l’établissement. Ce lundi, la journée s’annonce la plus calme, témoigne Sœur Marcella: «L’atmosphère est plus calme, mais il y a eu beaucoup de violence. Il y a eu des morts, des rues bloquées avec des barricades de pneus en flamme… les manifestants ont lancé des bouteilles et des pierres.»
Cependant, la peur est toujours là et les gens sortent encore peu de leur maison, la plupart des banques et des écoles restent fermées. La rue reste le domaine des manifestants, jeunes pour la plupart. Le cœur du problème est là, détaille Sœur Marcella, en Haïti la population manque de tout, les jeunes ne croient pas en l’avenir: «A Haiti, rien ne fonctionne. Il n’y a pas de sécurité, pas de service public, pas d’eau, pas de route… Il n’y a pas d’investisseurs qui viennent créer de l’emploi. Nous avons des jeunes à la rue qui deviennent à la merci des bandes armées. C’est le seul moyen pour eux de survivre.»
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