À Madagascar, des élections présidentielles sans grand espoir
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Hery Rajaonarimampianina, le président sortant et candidat à sa propre succession, Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et Andry Rajoelina, qui lui avait succédé de 2009 à 2014 pour une période de transition : voici les trois principaux candidats sur les trente-six retenus pour cette élection présidentielle. Pas de grand changement politique à l’horizon donc, surtout si l’on se penche d’un peu plus près sur les programmes.
Le père Sylvain Urfer, jésuite, connait bien le pays. Il y habite depuis 1974, ayant été pendant 25 ans curé d’Anosibe, paroisse d'un des quartiers les plus pauvres d’Antananarivo, la capitale de Madagascar. Une ville où il a aussi fondé le Centre Foi et Justice (groupe de recherche sur Madagascar) et le SeFaFi (Observatoire de la vie publique).
Selon lui, ces élections ne devraient pas ramener le pays à une plus grande stabilité après les émeutes de ces dernières années. Le déblocage politique n’aura pas lieu sans un changement de mentalités, dans ce pays où les ressources naturelles et humaines sont pourtant abondantes. La population se désintéresse de la politique tandis que les gouvernants ou les candidats ont en général une conception peu altruiste du bien commun.
Le soir du premier tour sera donc certainement maussade sur l’île de l’Océan indien. À moins qu’il ne soit vraiment agité, comme le craint le père Urfer.
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