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Depuis un an les manifestations se multiplient au Togo Depuis un an les manifestations se multiplient au Togo 

Les évêques du Togo inquiets pour les élections de décembre

Les évêques catholiques du Togo prennent la parole à un mois des élections législatives du 20 décembre. À l’issue de leur assemblée plénière tenue la semaine dernière, ils ont rendu public un communiqué dans lequel ils expriment leur crainte face à la situation politique actuelle.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Depuis plusieurs mois, l’opposition togolaise manifeste pour dénoncer des irrégularités dans l’organisation du scrutin et exiger la recomposition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante, la Céni.

Dans ce contexte, l’épiscopat demande que les réformes constitutionnelles et institutionnelles soient menées en accord avec la feuille de route de la Cédéao, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest.

«Nous redoutons le pire si rien n’est fait à temps pour désamorcer la situation et apaiser le climat» : le ton des évêques togolais est grave. «Le peuple se trouve pris comme entre le marteau et l’enclume», entre l’opposition et le pouvoir. L’épiscopat dénonce ainsi les agissements des uns et des autres, regrettant que «depuis des décennies, la lutte pour la liberté, la démocratie, l’alternance politique, ainsi que le processus de réconciliation» n’aient jamais abouti «à cause de la mauvaise foi des acteurs politiques, plus soucieux de leurs intérêts personnels que du bien commun».

Réformes constitutionnelles

«Le désespoir, une fois encore s’est emparé du pays» constatent les évêques. «Il est évident que la tenue des élections sans les réformes qui s’imposent, ne résoudra pas le problème togolais. Elle ne fera qu’exacerber les tensions et les violences» poursuivent-ils, estimant que le pouvoir n’a pas suivi la feuille de route de la Cédéao pour l’organisation des législatives. D’où un risque de «chaos».

Les évêques appellent ainsi tous les acteurs «à la raison et à un sursaut patriotique». Ils souhaitent que les réformes constitutionnelles voulues par l’opposition, promises par le pouvoir et encouragées par la Cédéao soient enfin votées et que le fichier électoral soit lui aussi réformé. «Il est encore temps de se ressaisir pour éviter le désastre» affirment-ils.

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21 novembre 2018, 18:50