Attentat de Strasbourg : la réaction de Mgr Ravel
Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican
La situation est encore confuse en France après l’attentat qui a frappé mardi soir la ville de Strasbourg. Un homme a ouvert le feu sur le marché de Noël de la ville, faisant 3 morts et 13 blessés selon un dernier bilan de la préfecture à 11 heures locales. Le tireur est en fuite, 350 personnes ont été mobilisées sur le terrain pour l’intercepter, les contrôles à la frontière allemande ont été renforcés.
Cet attaque meurtrière réveille des souvenirs douloureux en France. Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez a indiqué que l'assaillant, fiché S était suivi par les services de renseignements après la détection d' «une radicalisation dans sa pratique» religieuse mais qu'il «n'avait jamais manifesté de signe de passage à l'acte». L'auteur avait purgé un peu plus d'un an de prison en Allemagne pour cambriolage avant d'être expulsé en France, ont précisé les autorités allemandes.
Laurent Nuñez a par ailleurs estimé que «la motivation terroriste de l'attaque n'était pas encore établie», invitant à la «plus grande prudence» sur la qualification des faits. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est néanmoins saisie de l’enquête.
L’enquête se poursuit
Les Strasbourgeois sont encore choqués par les faits, dans cette ville où siège le Parlement européen. Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg a vécu ces évènements de l’intérieur. «Des moments d’angoisse» qui lui ont rappelé les attentats de 2015 ayant frappé Paris alors qu’il était évêque aux Armées ; il précise avoir pensé très vite «aux familles des victimes».
Mgr Ravel élargit également sa réflexion à la violence, dans une société française marquée par les attentats, mais aussi par la violence économique et sociale de ces dernières semaines, exprimées au travers des manifestations des «gilets jaunes».
Le sens de l’Avent dans cette spirale de violence
Pour l’archevêque de Strasbourg, «Dieu n’ignore pas la violence, y compris sociale». Il est important de rappeler selon lui que la violence dont parle la Bible, qu’elle qu’en soit la forme, n’est en aucun cas justifiée mais permet d’introduire à une «espérance extraordinaire» qui prend tout son sens dans la période de l’Avent. «À Noël», explique Mgr Ravel, «nous chantons un Sauveur nous est né, car nous avons en effet besoin d’être sauvés ».
Mgr Luc Ravel invite toutes les communautés paroissiales à célébrer demain, jeudi 13 décembre, un temps de prière pour les victimes. Il présidera lui-même une veillée de prière à 18h en la cathédrale de Strasbourg à laquelle il invite toutes les autorités religieuses présentes à Strasbourg à participer, comme l'explique le site du diocèse qui relaie également un communiqué de l'archevêque.
D’autres réactions peuvent être par ailleurs signalées.
Dans un tweet, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, porte-parole de la Conférence des Évêques de France, a fait part de sa compassion : «Des morts et des blessés à #Strasbourg dans un acte odieux. Nous pensons ce soir aux familles durement éprouvées, à ceux qui sont entre la vie et la mort. Nous confions à Dieu tous ceux qui souffrent. Nous faisons confiance aux forces de sécurité», peut-on lire.
Le père franciscain Enzo Fortunato, directeur de la Salle de Presse du couvent d’Assise a tenu à «manifester ses condoléances pour les victimes du lâche attentat de Strasbourg».
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