Le paysage politique espagnol secoué par l’irruption de Vox
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
«Tremblement, tsunami», c’est ainsi que plusieurs médias espagnols ont décrit l’entrée d’un parti d'extrême droite dans un Parlement régional. Une première en Espagne depuis la fin du franquisme et un coup dur pour le premier ministre socialiste, Pedro Sanchez. Vox a en effet remporté dimanche dernier 12 sièges aux élections en Andalousie et mis fin à la domination de la gauche dans la région.
Le parti a dépassé les prévisions des sondages qui le créditaient au mieux de cinq sièges. «Les Andalous ont fait l'histoire (...) et se sont débarrassés de 36 ans de de régime socialiste», s’est félicité Santiago Abascal, à la tête de Vox, juste après les résultats des élections. Dans la province, ce résultat signe la fin de près de quatre décennies de règne socialiste pour le PSOE, dont est issu le tout jeune exécutif national.
Avec son entrée au parlement andalou, Vox devient un acteur essentiel de la gouvernance dans la région la plus peuplée d'Espagne mais il va également rebattre les cartes du paysage politique national à l’aube d’une année électorale extrêmement chargée en 2019 avec les européennes, les municipales, les régionales, ainsi que de très probables élections législatives.
Le succès de ce petit parti d'extrême droite «est lié à son discours anti-immigration dans une région où la présence magrébine, notamment dans le monde rural, est importante ». C’est l’analyse de Benoît Pellistrandi, historien, spécialiste de l’Espagne contemporaine qui voit avant tout dans cette percée inattendue un lien étroit avec la crise catalane.
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