Aquarius à quai: MSF dénonce «un harcèlement politique et administratif»
Hélène Destombes- Cité du Vatican
L’Aquarius, privé de pavillon par Gibraltar puis par le Panama, était bloqué dans le port de Marseille depuis le mois d’octobre dernier. Le navire était devenu le symbole de la crise politique autour de l'accueil des migrants. Médecins sans frontières et SOS Méditerranée déclarent s’être résignées à mettre un terme aux opérations de sauvetage après avoir subi des «attaques incessantes». «Renoncer à l’Aquarius a été une décision extrêmement difficile à prendre», a déclaré dans un communiqué Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée.
Anne Garella, chef de mission pour MSF en Italie, déplore pour sa part «une pression politique insupportable depuis plus d’un an». Elle évoque la demande de «signature d’un code de conduite» mais aussi des accusations de collaboration «avec des trafiquants d’êtres humains» et de «malversations concernant les déchets».
«Le harcèlement politique et administratif est devenu intenable au point que nous avons été forcés de prendre la décision de suspendre les activités de sauvetage en mer Méditerranée» affirme Anne Garella. La conséquence de cette décision, précise t-elle, est «qu’il n’y a plus de navires de secours en Méditerranée». «Les noyades vont continuer entre la Libye et l’Italie et il n’y aura plus aucun bateau pour observer et témoigner de cette tragédie».
Médecins sans frontières déclare «être en train d’envisager d’autres solutions» pour poursuivre son mandat qui «est de sauver des vie quel que soit le contexte politique». Depuis le début de ses opérations, en février 2016, l’Aquarius a porté assistance à près de 30 000 personnes en situation de détresse en mer Méditerranée.
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