Brexit, élections, corruption: la présidence roumaine de l’UE s’annonce compliquée
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
Pour une première, la Roumanie va vivre un semestre bien tumultueux avec tout d’abord la sortie théorique du Royaume-Uni de l’Union européenne. Ce semestre sera dominé également par la campagne pour les élections européennes, avec une probable poussée des partis et des formations eurosceptiques dans une majorité de pays.
La Roumanie est, elle, en marge de ce mouvement général de critiques envers Bruxelles. La plupart des Roumains sont europhiles, reconnaissant les avantages que l’adhésion de leur pays à l’Union leur a apportés. Paradoxalement, c’est le gouvernement actuel du Premier ministre Liviu Dragnea, chef du parti social-démocrate, qui est le plus sévère avec l’UE.
Les relations entre le gouvernement et la Commission européenne se sont en effet détériorées à cause principalement du projet de réforme du système judiciaire perçu par Bruxelles comme une menace envers la lutte contre la corruption. Des similitudes dans ce domaine avec ce qui s’est passé en Hongrie et en Pologne sont apparus et font grincer des dents parmi la Commission.
Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, n’a pas hésité à exprimer ses doutes sur l’aptitude de la Roumanie à assumer la présidence de l’Union. Les capacités techniques ne sont pas remises en cause. C’est surtout l’aspect politique qui pose problème pour le Luxembourgeois, le pays connaissant une cohabitation entre les sociaux-démocrates de Liviu Dragnea et le président de centre-droit Klaus Iohannis. C’est ce que nous explique Adrian Corpadean, vice-doyen de la faculté d’études européennes de Cluj (ville du nord-ouest de la Roumanie).
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici