En Italie, l'amertume des migrants après la fermeture d'un centre d'accueil
En Italie, le durcissement de la politique migratoire se traduit par des actes. C’est le cas au Nord de Rome, où le centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CARA) de Castelnuovo di Porto doit fermer ses portes d'ici le 31 janvier. Une conséquence directe du décret-loi sur l’immigration adopté fin novembre et voulu par le ministre de l’intérieur Matteo Salvini. Les 535 migrants qui logeaient à Castelnuovo di Porto ont progresseivement été envoyés dans d‘autres centres d’accueil du territoire italien, plus modestes.
La décision du gouvernement a suscité l’indignation dans la péninsule., mais aussi des habitants de cette commune de 9 000 habitants. «On peut changer les politiques de gestion de l'immigration mais on ne peut pas jeter les gens comme ça dans la rue», s'est ainsi insurgé Riccardo Travaglini, le maire de Castelnuovo di Port. Il faut dire que le centre d'accueil, le deuxième plus grand du pays, était considéré comme un modèle d’accueil et d’intégration.
«Gaspillages et crimes»
Depuis sa création en 2008, le CARA de Castelnuovo di Porto avait accueilli près de 10 000 personnes, en majorité des demandeurs d'asile provenant d’Afrique. Pluiseurs ONG, comme la Caritas y œuvraient. Les enfants y étaient scolarisés, les parents y apprenaient l'Italien. Certains de ces réfugiés y entrevoyaient un avenir moins sombre au contact de tous ces bénévoles aujourd'hui incrédules.
Certains avaient même trouvé un travail. Le principal reproche adressé par ses détracteurs à la loi migratoire de Matteo Salvini est précisément qu'elle risque de jeter de nombreux migrants dans la clandestinité.
Le chef de la Ligue a défendu sa mesure, rappelant son engagement «à fermer les mégastructures d'accueil où il y a des gaspillages et des crimes». Une mesure, a t-il assuré qui «fera économiser aux Italiens six millions d'euros par an sans enlever de droits à personne».
Aujourd'hui les réfugiés de Castelnuovo di Porto sont désemparés. Le reportage d’Adélaïde Patrignani et Fabio Colagrande
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