Migrations dans la Manche, vers une nouvelle Méditerranée ?
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
D'après le Ministère de l’Intérieur britannique, 539 migrants ont tenté de traverser la Manche à bord de petites embarcations en 2018, dont 80% dans les trois derniers mois et 230 pour le seul mois de décembre.
Un trajet court mais périlleux
Alors qu’ils tentaient le plus souvent la traversée à bord de camions, via le tunnel, les migrants choisissent désormais de fragiles embarcations, du bateau de pêche volé au simple canot pneumatique. Le mode opératoire est quasiment toujours le même: contact avec des réseaux de passeurs, départs de nuit, quelles que soient les conditions et sans équipement particulier. Une trentaine de kilomètres seulement séparent Douvres et Calais, mais le trafic de ferrys est dense, les courants importants et le vent quasi permanent. Les risques d’un accident sont donc très élevés, comme le souligne Didier Degrémont, président de la délégation Nord Pas de Calais du Secours Catholique.
Une stratégie de coordination à revoir ?
La semaine dernière, la France et le Royaume-Uni ont défini un «plan d'action renforcé». Cette collaboration prévoit un accroissement du nombre de patrouilles de surveillance, des actions pour démanteler les réseaux de passeurs et la sensibilisation des candidats au départ. Londres a d’ailleurs commencé à agir, déployant le 3 janvier un bâtiment de la Royal Navy, le navire de patrouille HMS Mersey, dans les eaux de la Manche. Une surveillance militaire que déplore Didier Degrémont, pour qui l’évolution de la situation pourrait entrainer les mêmes drames qu’en Méditerranée.
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