Colombie: rupture des négociations de paix après l’attentat de l'ELN
Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican
Elle est considérée comme la dernière guérilla en Colombie, l’ELN, l’Armée de libération nationale, a reconnu ce lundi être à l’origine de l’attentat contre l’école nationale de police à Bogota qui a fait 20 morts et 68 blessés, jeudi 17 janvier, et entraîné la rupture du processus de paix. Dans un communiqué diffusé sur son site internet, l’ELN indique que «L'opération effectuée contre ces installations et ces troupes est licite dans le cadre du droit de la guerre, il n'y a eu aucune victime non combattante».
L'attentat, le plus meurtrier depuis 15 ans dans la capitale colombienne, a été commis avec une camionnette chargée de 80 kilos de pentolite, un puissant explosif, selon la police.
Avant même de revendiquer l'attaque, tous les regards se sont tournés vers l’ELN, qui avait déjà visé la police lors d’une attaque à la voiture piégée il y a un an. Selon la guérilla, ce nouvel attentat est une réponse à des activités militaires menées par le gouvernement Duque, qui «n’a pas accordé la dimension nécessaire» au cessez-le-feu unilatéral que l’ELN avait déclaré pour Noël et la fin de l’année.
Fin du dialogue entre le gouvernement et l'ELN
Le président colombien Ivan Duque a enterré dès le lendemain le dialogue de paix avec l'ELN, en réactivant les mandats d'arrêts visant les négociateurs de la guérilla, levant la suspension des mandats d'arrêts des 10 membres de l'ELN qui faisaient partie de la délégation de ce groupe à Cuba, où les pourparlers avaient été délocalisés . Des discussions au point mort depuis août.
Quelles conséquence cette attaque peut-elle avoir pour la Colombie ? Quelle est la réelle force de frappe de l’ELN ? L’éclairage de Frédéric Massé, chercheur spécialiste de la Colombie.
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