Zimbabwe: le ministre des Finances déterminé malgré les manifestations
Olivier Bonnel – Cité du Vatican
Depuis Davos, où il participe au forum économique mondial, Mthuli Ncube, ministre des Finances zimbabwéen s’est exprimé dans un entretien à l’Agence France-Presse, ce mercredi 23 janvier 2019.
Il estime que son pays est «sur la bonne voie» en matière de réformes économiques, même si la rue s’est enflammée. Le prix de l’essence a flambé de +150 %, provoquant colère et inquiétude chez de nombreux Zimbabwéens, dont les manifestations ont été brutalement matées par les forces de police, faisant 12 morts. Selon le ministre, ces troubles font partie des douleurs qu'engendrent «le programme de réforme engagé».
Mardi 22 janvier, la Commission des droits de l'Homme du Zimbabwe, bien que mise en place par l'État, épinglait, quant à elle, sévèrement les dérapages de l'armée et de la police durant ces derniers jours, dénonçant «violences, arrestations arbitraires et tortures».
«La vérité, c'est que nous avons vécu vingt années de décomposition économique et que nous sommes déterminés à réparer l'économie pour mener le Zimbabwe à un niveau supérieur», a renchéri le ministre des Finances depuis Davos ce mercredi. «Réparer l’économie», une formule en référence à la grave crise économique de ces dernières années sous l’ère Mugabe, dont l’hyperinflation des années 2008-2009.
«Les investisseurs comprennent que le Zimbabwe traverse une période troublée; elle est nécessaire pour s’assurer que les réformes soient menées», a abondé le ministre venu à Davos pour enrichir son carnet d’adresse.
La veille, le 22 janvier, Emmerson Mnangagwa, président du Zimbabwe, tendait la main à l’opposition, rappelant son credo, aux allures de campagne électorale: «Faisons de l'économie notre priorité. Faisons de la population notre priorité».
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