Hausse inquiétante des actes antisémites en France
Entretien réalisé par Hélène Destombes – Cité du Vatican
Image de Simone Veil barrée d'une croix gammée, tag "Juden" sur la vitrine d'un restaurant parisien, arbre en mémoire du jeune juif Ilan Halimi scié… Les sinistres exemples ne manquent pas: 541 actes antisémites ont été recensés en 2018 sur le territoire français, contre 311 l’année précédente.
Cette poussée de fièvre antisémite a été vivement condamnée par plusieurs membres du gouvernement, comme le Premier ministre Édouard Philippe qui a fait part mardi de sa «colère» devant l'«explosion» des actes de ce type en France. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a promis une réponse judiciaire forte - avec des poursuites y compris sur les réseaux sociaux - et un travail d'éducation dès le plus jeune âge.
L’attente d’un sursaut national
Des mesures que recommande également Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). D’après lui, la lutte contre un antisémitisme désormais «protéiforme» passe par l’éducation, à partir des premières années de scolarisation. Le gouvernement doit aussi appliquer «le principe de tolérance zéro», renforcé par des «sanctions suffisamment fortes pour être dissuasives». La prévention et la répression sont nécessaires pour tenter d’enrayer ce phénomène qui s’est banalisé, y compris parmi les jeunes générations familières des réseaux sociaux, où déferlent des messages haineux envers les Juifs. «Le peuple français ne se mobilise pas» et «semble indifférent», s’inquiète Francis Kalifat. L’antisémitisme est selon lui le symptôme d’une autre tendance: «l’affaiblissement démocratique de notre pays». Chaque citoyen doit donc se sentir concerné, pour que puisse se produire «un véritable sursaut national».
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