Mutilations génitales: seul l’Antarctique est épargné
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
200 millions de femmes et de filles dans le monde sont victimes de mutilations génitales, aussi appelées excisions. Un terme qui recouvre toutes les interventions incluant une ablation partielle ou totale des organes sexuels externes de la femme, ou autre lésion des organes sexuels féminins. Une mutilation qui atteint directement l’intégrité physique de la femme et perpétue l’inégalité des genres. En Somalie, 98 % des femmes de moins de 50 ans ont été mutilées, 97% en Guinée, et 87% en Égypte.
Torture sans frontières
Mais la pratique n’est pas réservée au continent africain, «le seul continent qui n’est pas concerné est l'Antarctique», explique Isabelle Gillette-Faye, spécialiste des violences spécifiques ou pratiques traditionnelles néfastes, directrice générale de la Fédération nationale GAMS et vice présidente de l’association Excisions Parlons-en!. En effet, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine, l’excision est pratiquée par les populations autochtones, mais les mutilations traversent les frontières avec les diaspora. En France, 60 000 femmes seraient concernées, 500 000 au sein de l’Union européenne.
Le sujet, douloureux, est évoqué entre les lignes dans le document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune signé aux Émirats Arabes Unis lundi 4 février par le Saint Père et le Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayeb: «On doit cesser toutes les pratiques inhumaines et les coutumes courantes qui humilient la dignité de la femme et travailler à modifier les lois qui empêchent les femmes de jouir pleinement de leurs droits.», peut-on lire dans cette déclaration exceptionnelle.
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